En 1969, dans la continuité de son succès au NBC-TV Special diffusé en décembre 1968, Elvis Presley décide d'enregistrer de nouvelles chansons dans des tonalités actuelles; ainsi le 13 janvier 1969, Elvis rentre dans les locaux de l'American Studio pour enregistrer l'une des sessions les plus riches de sa carrière. Il travaille avec Chips Moman, le fondateur du studio, réputé pour son perfectionnisme. Une véritable alchimie entre les deux hommes permet à Elvis d'offrir à ses fans de véritables chefs d'oeuvre parmi lesquels: Suspicious Minds, In The Guetto, Don't Cry Daddy, Long Black Limousine, Inherit The Wind, Rubberneckin', Without Love.... Ces sessions aboutiront à la sortie de 2 albums: "From Elvis In Memphis" sorti en Juin 1969 qui restera plus de 20 semaines dans les charts aux USA et se classera même n°1 au Royaune Uni. En novembre 1969, un second album, un double cette fois, tiré des mêmes sessions ainsi que des extraits de la tournée de l'été 1969 à Las Vegas, se classera 5ème dans les Charts Country aux USA où il restera classé 24 semaines. Ces sessions ont pour but de donner le plus de matières possible pour le retour d'Elvis Presley sur scène.
Le 26 février 1969, Elvis Presley accompagné du Colonel Parker, se rend sur le chantier de l'International Hotel qui est encore en construction à Las Vegas où il signe un pré contrat qui sera finalisé le 15 avril suivant, dans lequel il est prévu qu'Elvis assurera pendant 4 semaines deux shows par soir dans le show room de l'Hotel. Le cachet s'élève à 100 000 $ par semaine. En mars 1969, Elvis commence le tournage de "Change Of Habit" qui sera le dernier film qu'il tournera (deux films suivront en 1970 et en 1972 mais seront en réalité des films documentaires sur les coulisses des concerts d'Elvis Presley).
Le tournage terminé, Elvis Presley commence activement les répétitions en vue de la première qui est prévue le 31 juillet 1969. Il a demandé au guitariste James Burton de former le groupe qui l'accompagnera pendant toute cette série de spectacles: à la batterie, Ronnie Tutt, à la basse Jerry Scheff, à la guitare rythmique John Wilkinson, au piano Larry Muhoberac. Concernant le groupe vocal, Elvis souhaitant que l'on y retrouve les racines Blues, Gospel, Rock et Soul, ce seront deux groupes qui finalement seront sur scène avec Elvis: The Imperial Quartet qui a déjà travaillé avec Elvis sur les sessions de l'album gospel "How Great Thou Art" et les Sweet Inspiration qui a travaillé avec Aretha Franklin composé notamment de Cissy Houston (la mère de la chanteuse Whitney Houston), Myrna Smith, Sylvia Shenwell et Estelle Brown. Enfin, un orchestre de 27 musiciens dirigé par Bobby Morris terminera de former l'équipe qui sera sur scène pour accompagner Elvis Presley pour son grand retour sur scène.
Commence alors pour Elvis Presley et ses musiciens de longues semaines de répétitions où plus de 150 chansons seront répétées; Elvis Presley souhaite proposer à son public un mélange judicieux composé de ses succès des années 50 et 60, des titres récents enregistrés pendant l'Hiver 1969 à l'American Studio mais aussi les titres mythiques qui ont été enregistrés par d'autres pendant son absence à l'image de Words des Bee Gees ou de Yesterday / Hey Jude des Beatles. Dès le 15 juillet 1969, tous les concerts sont déjà sold out. Le 24 juillet 1969, les répétitions commencent dans la salle où se tiendront tous les 57 show prévus du 31 juillet au 28 août 1969. Pour la première, Elvis Presley est bien entendu très tendu. Pourtant, c'est succès total et les critiques sont dithyrambiques: Rolling Stone "Elvis est surnaturel, il s'est réincarné en lui-même"Rock Music "Elvis une reconnaissance artistique. Elvis est un bon musicien, un grand chanteur et peut être bien l'homme de scène le plus magnétique de l'histoire du show business !". Au terme de cette première tournée marathon, plus de 100 000 se seront rendues à Vegas pour assister à son retour et les bénéfices tirés de cette tournée seront supérieurs à 1,5 million de $.
Ce succès bien évidemment a pour effet qu'une seconde tournée à Vegas est prévue dès le mois de Janvier suivant ; ainsi le 26 janvier 1970 commence une nouvelle série de spectacles ; alors que de nombreux journalistes prédisaient un fiasco, Las Vegas étant assez vide en hiver et Elvis Presley s'y étant produit seulement 6 mois plus tôt, il s'avère que non seulement tous les concerts seront pleins mais que les records de recettes atteint pour la première saison seront dépassés pour cette seconde saison !
Le 21 décembre 1970, Elvis Presley rencontre le président américain Richard Nixon à la Maison Blanche, en compagnie de ses gardes du corps et amis, Jerry Schilling et Sonny West. La rencontre est initiée par Elvis : il avait écrit une lettre de six pages au président Nixon pour le rencontrer à Washington et lui avait suggéré d'être nommé à titre d'agent fédéral spécial au « Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs » (Bureau des Narcotiques et des Drogues dangereuses). À cette occasion, Elvis offre à Nixon un pistolet Colt 45, ainsi que des photos de famille.
Elvis et Priscilla se séparent en février 1972 et ils divorcent officiellement en octobre 1973. Ils bénéficient de la garde partagée de leur fille Lisa-Marie, qui va vivre avec sa mère à Los Angeles. Elvis devient l'icône de l'Amérique profonde, la vedette qui fait entrer le rock à Las Vegas en y mélangeant des gospels, des trompettes et des tambours. En 1972, il donne une série de concert les 9, 10 et 11 juin au Madison Square Garden de New York. C'est un grand retour à New York après 15 ans d'absence. Sa dernière visite dans la ville remonte alors à son passage à l'émission The Ed Sullivan Show en 1957. Par la suite, il donne le premier concert par satellite de l'histoire, depuis Hawaï. Ce grand événement a lieu le 14 janvier 1973 au International Center Arena d'Honolulu : 1 milliard de téléspectateurs assistent au concert du King en direct, c'est la seconde meilleure audience de l'histoire de la télévision après les premiers pas du premier homme sur la lune 4 auparavant: le spectacle est de grande qualité, cependant Elvis est resté "sage" et le petit grain de folie habituel est contenu.
L'année 73 voit aussi les premiers gros problèmes de santé d'Elvis liés à sa surconsommation de médicaments (Glaucome, hypertension...). Depuis son service militaire, Presley a pris l'habitude d'utiliser toutes sortes pilules suivant ses besoins mais aussi juste pour se défoncer. A ces habitudes, s'ajoute son divorce qu'il n'acceptera jamais, les concerts éreintants et sa pharmaco-dépendance s'aggravant.
Las Vegas devient une deuxième maison pour le « King », où il donne quelque 600 spectacles et de 1969 à 1976. Il parcourt aussi le pays dans tous les sens, à bord d'un gigantesque avion personnel où, dans chaque ville, il est fêté. De 1969 à sa mort, il donne 1 500 concerts à travers les États-Unis. Il arrive sur scène vêtu d'un costume nommé jumpsuit et d'une cape garnie de rubis et de diamants au son d'un impressionnant Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss à partir de janvier 1971. Cette pièce d'entrée constitue son thème d'ouverture, suivi par That's All Right Mama mais le plus souvent par See See Rider.
A partir de la tournée de l'été 1973 à Las Vegas, on peut noter une rupture voire une incompréhension entre Elvis et la presse; les relations fusionnelles entretenues entre Elvis et son public l'amène à lui parler entre les chansons (surtout à Las Vegas où la proximité entre la scène et le public a tendance à favoriser ce type d'échanges). La presse ne semble pas apprécier, les critiques pour la première fois ne sont pas tendres : "c'est la plus indifférente, inintéressante et déplaisante prestation d'Elvis. Le mythe vivant était gras et grotesque, se singeant lui même" (Hollywood Reporter, août 1973). Pour autant, Elvis Presley continue à remplir deux fois par soir le Show Room de l'Hôtel Hilton de Las Vegas.
Le 2 septembre 1974, à l'occasion du concert clôturant sa saison d'été à Las Vegas, Elvis Presley pour la première fois s'en prend en public à un journaliste l'ayant accusé quelques jours auparavant d'être consommateur d'héroïne : "je ne fais pas attention aux rumeurs, je ne prête aucune attention aux magazines (...) Ce n'est pas mon habitude de les démolir, ils font leur métier, mais quand ils n'ont rien à dire, ils inventent... j'étais malade et pendant ce temps là, on me démolit ! un salopard est allé raconter que je prenais de l'héroïne, que j'étais camé ! (...) Excusez moi de parler ainsi, ce n'est pas après vous que j'en ai (...) ça me nuit à moi, à ma fille, à mon père, mes amis, mon docteur, à mes relations avec Priscilla. Si je trouve ce salaud, je l'envoie aux enfers !" (le concert ayant été enregistré, l'intégralité du monologue est disponible auprès du grand public). Le lendemain, la presse en fait ses choux gras, et le bruit commence à courir qu'Elvis Presley menace les journalistes.
Quelques jours plus tard, Elvis Presley rencontre de sérieux problèmes de santé; malgré la fièvre, il se produit sur scène le 29 septembre à Détroit: il ne peut pas terminer son concert. La tournée se termine sous de meilleurs auspices mais pour la première fois, les proches d'Elvis sont frappés par la dégradation de son apparence physique : son père appelle en urgence son médecin. A partir de cette date, la santé d'Elvis est fluctuante mais il se produit pourtant de plus en plus en public: de 1975 à 1977, Elvis Presley se produira à rythme effréné, chaque année le record du nombre de concerts étant dépassé.
Ainsi, il se produit le 31 décembre 1975 à Pontiac (60 000 personnes) ainsi que le 31 décembre 1976 à Pittsburgh devant 16 000 personnes.
1977 marque pour lui la première année sans engagement prévu à Las Vegas depuis 1969; pourtant, le nombre de concerts ne se réduit pas, ce qui l'oblige à prendre énormément l'avion et accroit sensiblement sa fatigue ainsi que ses problèmes de santé au point qu'il doit interrompre sa tournée de mars 1977 et se fait hospitaliser de nouveau pendant plusieurs jours pour des soucis gastriques et d'hyper tension.
Le 21 avril 1977, il reprend les chemins des tournées : il semble en meilleure forme physique bien que très fatigué. Les tours 30 et 31 sont de fait de bonne facture, la voix est solide et il semble heureux d'être sur scène comme le prouvent les nombreuses photos et enregistrements réalisés pendant cette période.
Le tour 32 qui doit débuter à la mi juin 1977 sera la dernière tournée d'Elvis Presley. Le destin a voulu qu'Elvis accepte d'être suivi par les équipes de la chaîne de TV CBS qui filmera les derniers moments d'Elvis Presley avec son public.
Le colonel Parker fait signer un contrat qui relance la carrière musicale d'Elvis Presley : celui-ci réapparaît à la télévision après sept ans d'absence. Sa dernière apparition date de son retour de l'armée et n'avait duré que six minutes, aux côtés de Frank Sinatra. Cette fois, il est seul devant la caméra, dans une sorte de one-man show au cours duquel il interprète ses anciens succès, mais également de nouveaux. L'émission, appelée Elvis, '68 Comeback Special, est annoncée à grands frais. Elle est diffusée le 3 décembre 1968 sur le réseau NBC. Elvis revient avec ses anciens musiciens, habillé de cuir.
Pour cette occasion, il est accompagné sur scène par :
ainsi que plusieurs autres musiciens et figurants. Ce retour a un tel retentissement que son manager n'a aucun mal à remettre Elvis Presley sur une scène.
Dès 1954, Hollywood s'intéresse à lui. Sa première apparition sur écran en tant qu'acteur est surprenante. Au début, il ne devait pas y avoir de chanson, mais les producteurs en rajoutent quatre et The Reno Brother's (titre original) est rebaptisé Love Me Tender, titre de son dernier succès. Le film parle de la guerre de Sécession et est mal perçu par les admirateurs d'Elvis qui s'indignent de voir leur idole du rock dans un pâle western.
Néanmoins, le film fait un tabac. Le film suivant, fait cette fois entièrement sur mesure pour Elvis, est Loving You, titre de son dernier succès. L'idole joue pratiquement son propre rôle, celui d'un petit chanteur qui devient une superstar grâce au travail et à un manager affairiste. Loving You obtient un immense succès et Elvis devient une vedette du cinéma. Son troisième film est l'archétype du film violent. Elvis y joue un employé qui aime chanter. Mais, suite à une bagarre, il tue un gars et est envoyé en prison. Là, il se met à chanter et devient la coqueluche de ses co-détenus. Libéré, il devient une vedette avant de connaître les affres de la célébrité. Le film s'appelle Jailhouse Rock, également le titre de son dernier succès. Jailhouse Rock manque de profondeur, et montre un personnage superficiel, mais remporte un succès retentissant auprès des jeunes.
Son dernier film tourné avant qu'il parte pour l'armée sera considéré comme son meilleur. Il s'agit de King Creole. Le scénario était prévu pour James Dean et le personnage passe du boxeur au chanteur. Une fois de plus, Elvis interprète un garçon simple qui s'en sort grâce à la chanson.
À partir de 1960, dès son retour de l'armée, Elvis abandonne sa carrière de chanteur et se retire de la scène pour se consacrer à Hollywood. De ces longues années (neuf ans), seuls quelques films sur 27 méritent d'être cités : Flaming Star (1960), Blue Hawaii (1961), Fun in Acapulco (1962) avec Ursula Andress, Viva Las Vegas (1964) avec Ann-Margret et Charro (1969).
Toutes ces productions n'ont qu'un seul but : distribuer Elvis dans le monde entier sans que la vedette n'ait besoin de se déplacer. Le succès est phénoménal, mais au fil des années, la magie se perd et les films d'Elvis deviennent des caricatures. Ses disques tirés uniquement des bandes sonores des films connaissent également une chute et Elvis ne rencontre plus le succès qu'il avait avant. Le monde a changé et de nouveaux chanteurs et groupes ont fait leur apparition, et pour faire bonne figure, Elvis accepte de rencontrer les Beatles chez lui, le 27 août 1965, dans sa maison de Bel Air en Californie.
Plus que jamais isolé dans des maisons pour milliardaires de Beverly Hills, Elvis n'a plus aucun contact avec le monde extérieur. Entouré jour et nuit par les mêmes gens depuis ses débuts (la «Memphis Mafia»), il semble ne plus être en mesure de juger sa carrière. La carrière si époustouflante du « King » sombre dans le désastre et l'image d'Elvis en devient ridicule.
Dès 1966, sa production cinématographique accouche de navets, tous plus insalubres les uns que les autres, au point que même les plus fidèles admirateurs se détournent de leur idole. Chaque nouveau film est alors accueilli dans une indifférence glaciale et les recettes ne sont plus remarquables. Elvis détestait profondément les films qu'on l'obligeait à tourner pensant que les scénaristes n'exploitaient pas tous ses talents de jeu. Ses disques également qui étaient directement tirés de ses films ne correspondaient plus à ce qu'il voulait faire. Bien qu'entouré d'une foule d'amis, personne ne pouvait comprendre ce qu'il ressentait: un artiste jadis adulé par des millions de gens dans le monde entier mais qui était maintenant "has been". Il se mit à douter de ses propres capacités de chanteur et se tourna bientôt vers le spiritualisme pour trouver des réponses à ses questions. En effet, en 1964, il eut une véritable révélation lorsqu'il rencontra Larry Geller, un coiffeur, qui lui fit lire des livres sur la philosophie, religion:'... Larry, I don't believe it. I mean, what you're talking about is what I secretly think about all the time... there has to be a purpose... there's got to be a reason... why I was chosen to be Elvis Presley.'"[112], "Larry, je n'arrive pas à le croire. Je veux dire, tout ce que ce que tu me dis là, c'est à quoi je pense tout le temps en secret. Il doit y avoir un but. Il doit y avoir une raison pour laquelle j'ai été choisi pour être Elvis Presley". Très anxieux, il lut des tonnes de livres sur le sens de la vie tels que The Voice of Silence, Tibetan Book of the Dead, The Wisdom of the Overself et The Impersonal Life qu'il emmenait partout et considérait comme son livre de chevet. Geller devient alors son seul véritable confident et la star lui raconta tous ses déboires : « I swear to God, no one knows how lonely I get and how empty I really feel ». (« Je jure devant Dieu que personne ne sait combien je suis seul et combien je me sens vide. »)
Lorsque son contrat cinématographique prend fin en 1969, Elvis, fatigué et critiqué, décide de mettre un terme à sa carrière à Hollywood.
Le 20 janvier 1958, Presley reçoit un courrier de l'US Army qui lui signifie qu'il doit accomplir son service militaire pendant deux ans. Il est affecté en Allemagne, où il conduira une jeep pour le sergent Ira Jones (qui relatera leur relation dans un livre). Son service est suspendu le 5 mars 1960. Il habite à Bad Nauheim pendant son service militaire qui est fait au Ray Barracks à Friedberg. Depuis, beaucoup se sont questionnés sur la légitimité de cette mobilisation, alors que l'on était en temps de paix et qu'Elvis était le seul appui de ses parents et de sa grand-mère. Certains pensent que le but de cette action était de préserver la jeunesse américaine de l'influence du chanteur.
C'est peu avant son départ pour l'Allemagne, alors qu'il est encore au Texas pour y faire ses classes, que sa mère meurt subitement à 46 ans. Elvis, qui adorait sa mère, ne va jamais vraiment s'en remettre. Bien plus tard, John Lennon devait dire : « Elvis est mort le jour où il est entré à l'armée », mais on peut également dire ceci : Elvis est mort le jour où sa mère est morte. Le jeune homme ne sera plus jamais le même, et la joie qui l'accompagnait va le quitter.
Les années à l'armée sont des années sombres pour Elvis. Dans un pays étranger, loin de ses amis et de ses admirateurs, Elvis déprime. Bien qu'il soit aussi célèbre que dans son pays, il ne sort pratiquement jamais. C'est au cours d'une soirée chez son capitaine qu'il fait la connaissance d'une toute jeune fille de 14 ans, Priscilla Beaulieu. Il en tombe amoureux et décide même de l'accueillir à Graceland à partir de 1962. C'est aussi en Allemagne que son père, venu le rejoindre, rencontre sa future deuxième épouse, Dee Stanley.
Lorsqu'il est démobilisé, le « show business » l'attend et Elvis reprend le cours de sa carrière.
Presley est très religieux et il enregistre de nombreux albums de gospel. Les trois Grammy Awards qu'il reçoit lui sont tous décernés pour des morceaux de gospel. Il n'aime pas qu'on lui décerne le titre « The King », car selon lui, le seul roi c'est Jésus-Christ.
En 1957, Elvis fit sa seule tournée canadienne. Il était accompagné de Scotty Moore, D.J. Fontana, Bill Black et le groupe vocal The Jordanaires.
Elvis aurait aimé faire une tournée européenne, mais le colonel Parker n'a jamais voulu, préférant investir dans des tournées aux États-Unis.
Phillips l'envoie en tournée dans le sud des États-Unis. Les débuts sur scène du futur « King » du rock and roll sont assez maladroits, mais certainement pas timides. Les coups brusques de bassin du jeune homme, une innovation provocante pour l'époque, lui valent le surnom de « Pelvis » et amplifient sa notoriété.
Si les jeunes reconnaissent immédiatement en Elvis Presley un des leurs, il n'en va pas de même pour leurs parents qui, scandalisés devant les déhanchements de plus en plus suggestifs d'Elvis, cherchent à le faire interdire. En conséquence, certains de ses concerts seront purement et simplement annulés et ses disques brûlés en public. Elvis ne laisse personne indifférent : s'il agace l'Américain puritain, il devient une idole pour des millions de jeunes adolescents. En Floride, alors que la jeune vedette s'apprête à monter sur scène devant 22 000 admirateurs en délire, on le prévient que la police est présente dans la salle pour filmer ses fameux déhanchements. Elvis décide alors de ne bouger que son petit doigt pendant toute la durée du concert, et l'hystérie est à son comble. Le dernier de ses cinq 45 tours, I Forgot to Remember to Forget, accompagné de Mystery Train, atteint la première place au classement des ventes de « singles ».
À cette époque, Elvis ne cesse de se produire dans le sud et le sud-ouest. Il est notamment présent à 50 reprises à l'émission régionale Louisiana Hayride. Le fondateur et producteur d’Hayride, Horace Logan, a en effet la bonne idée de faire signer Elvis pour une apparition hebdomadaire, alors que celui-ci est encore peu connu. Lors de la dernière participation d'Elvis à cette émission, Logan annonce qu'Elvis a quitté le bâtiment afin de calmer les adolescentes qui essaient d'apercevoir la vedette après l'émission. Il ne sait pas que cette phrase va devenir un rituel célèbre à la fin de chaque concert : « Elvis has left the building. » (La célèbre phrase sera reprise par Al Dvorin dans les années 1970.).
Elvis, qui est alors célèbre dans le sud et sud-ouest des États-Unis, rencontre à la fin d'un concert un homme qui est vaguement impresario, mais plus connu en tant qu'aboyeur de cirque. Thomas Andrew Parker ou Tom Parker dit « le colonel », qui fut un temps impresario du jeune chanteur Eddy Arnold, mais c'est avec Elvis qu'il va se hisser au sommet de sa profession dans le « show business ». Il signe en 1955 un contrat d'exclusivité avec Elvis sur vingt ans, avec à la clé 15 % de tous les revenus de Presley. (Dans les années 1970, ce pourcentage est porté à 50 %). Le « colonel » impressionne Elvis, c'est un homme autoritaire et à qui rien n'échappe. N'a-t-il pas dit à Elvis pour l'approcher : « Jeune homme, pour l'instant vous valez un million de dollars, bientôt vous les aurez comptant ». Ce sont ces phrases qui impressionnent le jeune Elvis qui rêve de réussite et de dollars tout autant que Parker lui-même. Ce duo atypique change le monde du show business. Elvis, avec son look de jeune premier qui deviendra le plus grand sex symbol de l'histoire, sait comment attirer les foules sur scène avec sa voix, ses mimiques, ses pas de danse osés et son sens de l'humour. Quant à Parker, il a le sens des affaires et organise la carrière du King comme un véritable show commercial : tubes, films à succès, produits dérivés, posters, photos… Le monde de la musique en est ainsi à jamais transformé car beaucoup de ses techniques ont été reprises par d'autres artistes. Cependant, même si leur collaboration est très fructueuse, les critiques fusent des uns et des autres, surtout dans le milieu du show business. Les uns reprochent au colonel de voir en Elvis qu'une machine à sous, les autres reprochent à Elvis d'être devenu un homme sans caractère ni volonté. La presse nationale aussi se déchaine contre lui. Les grands journaux se disent choqués et outragés. Certains éditorialistes vont jusqu'à le comparer à "une saucisse qui en plus ne sait pas chanter". De grands journalistes le méprises, ils méprisent cette façon de bouger en chantant, on peut même lire "Elvis hurle, beugle plus qu'il ne chante, il est une honte pour notre pays". La presse devient même hargneuse et alarmiste. Le puissant Times Magazine parlera ainsi d'Elvis en évoquant son déhanchement suggestif: "S'il faisait cela dans la rue, on l'arrêterait".
Lorsque le contrat entre en vigueur, Parker offre trois cadeaux à Presley. Le premier est un contrat avec la plus puissante maison de disques au monde, la RCA. C'est elle qui va miser sur Elvis et lui avancer les millions de dollars nécessaires à un essor planétaire. Le deuxième est un premier disque d'or avec Heartbreak Hotel ; Elvis a tout juste vingt ans. Le troisième et dernier cadeau au jeune chanteur est son arrivée sur le petit écran de millions de téléspectateurs. Ce soir-là, l'émission atteint une audience record de plus de cinquante millions de téléspectateurs, ce qui représente plus de 80 % de part d'audience. Lors de sa deuxième apparition au Ed Sullivan Show (le 28 octobre de la même année), il se teint les cheveux en noir, alors qu'ils étaient jusque-là blond chatain. Le « King du rock and roll » vient de naître.
Si ces apparitions télévisées enchantent les plus jeunes, les vieux, eux, réprimandent et condamnent la tenue du « King ». Ses déhanchements lascifs et/ou brusques choquent l'Amérique, les moralistes et bien-pensants veulent faire interdire Elvis à la télévision. En conséquence, si Elvis ne sera jamais interdit d'antenne, par contre les réalisateurs ont ordre de ne filmer la star qu'au-dessus de la ceinture. C'est ainsi qu'Elvis interprète ses plus grands succès du milieu des années 1950 : Heartbreak Hotel, Blue Suede Shoes, I Want You, I Need You, I Love You, Don't Be Cruel, et le très suggestif Hound Dog .
Parallèlement à la télévision, Elvis poursuit ses tournées de concerts qui deviennent très vite une sorte de kermesse, une foire dangereusement incontrôlable. La vedette se produit devant des foules immenses, arrivant en Cadillac rose et surprotégé par une nuée de policiers, l'Amérique veut voir et toucher ce jeune chanteur devenu en moins d'un an une idole pour ses enfants. L'année 1956 se termine en beauté, Elvis décroche son 48e disque d'or de l'année, il fait l'objet d'une véritable vénération hystérique et déclare au fisc pas moins de 22 millions USD en revenus.
Poursuivi jour et nuit par ses admirateurs, Elvis finit par se réfugier derrière les murs d'une forteresse. Il s'offre le 19 mars 1957 pour 120 500 $ USD une grande maison sur le Highway 51 dans Memphis Sud (nom de boulevard changée le 19 janvier 1972 en Elvis-Presley Boulevard). Baptisée Graceland, elle possède vingt-quatre pièces sur un terrain de treize hectares. Immédiatement, Elvis y investit un demi-million USD en travaux pour faire de Graceland son royaume et y installe sa mère, son père, ses oncles et ses tantes, ses cousins et tout un groupe d'amis ou d'anciens camarades d'école qui deviennent jardiniers, chauffeurs ou comptables pour la vedette. À cette époque, il est considéré comme la plus grande vedette du rock and roll.
1. Jakin le 19-04-2010 à 12:35:01 (site)
Bienvenu dans l'univers de Vefblog et bonne continuation....
Jakin,
Né le 8 janvier 1935, dans une famille pauvre de Tupelo dans le Mississipi, Elvis Aaron Presley est le fils unique de Gladys Love Smith et de Vernon Elvis Presley. Les ancêtres de Presley sont principalement des Européens avec un mélange Ecossais-Irlandais, avec des Français Normands; une des arrières-grands-mères de Gladys était Cherokee et, d'après ce qu'a dit sa famille, une de ses arrières-grands-mères était Juive.
Il a un frère jumeau mort-né, Jesse Garon Presley. Il grandit à Tupelo jusqu'à l'âge de treize ans. Sa mère travaille en tant qu'ouvrière dans une fabrique de vêtements et son père dans une épicerie mais en grande difficulté financière, déménagent à Memphis, grande ville dans le Tennessee. Vivant dans un deux-pièces social, Gladys fait des ménages et travaille la nuit dans un hôpital, Vernon travaille ici et là. Très vite, Elvis travaille également : il tond des pelouses, lave des voitures et vend des cornets de glace en dehors de l'école. Après l'école secondaire, il trouve très vite un travail dans une société d'outillage, mais rêvant de conduire un camion, il trouve finalement un emploi à la Crown Electric Company comme chauffeur-livreur, un travail qui ne lui convient pas.
Amateur de gospel, de blues et de country, Elvis décide de tenter sa chance et, pendant l'été 1953, pousse la porte d'un petit studio d'enregistrement spécialisé dans la musique noire, le Studio Sun Records à Memphis. Reçu par la secrétaire Marion Keisker, il enregistre à ses frais deux chansons, My Happiness et That's When Your Heartaches Begin et repart avec le disque sous le bras pour l'offrir à sa mère. Keisker, qui sait que son patron Sam Phillips est à la recherche de jeunes chanteurs, note le numéro de téléphone du jeune Elvis. Bien qu'elle lui trouve un style bizarre, elle lui reconnaît une certaine belle voix. Elle note sur sa fiche « EP : voix à écouter, bon chanteur de ballade ».
Lorsque Keisker en parle à Phillips, celui-ci recontacte Elvis pour un essai. Le téléphone à peine raccroché, Elvis est dans le studio devant Phillips. Après plusieurs essais peu concluants, Sam Phillips est néanmoins impressionné par la grande mémoire du jeune homme « à la queue de canard », il dira plus tard à ce sujet « C'était incroyable, Elvis connaissait par cœur toutes les chansons dont je lui parlais. Si sa voix n'était pas souvent juste, par contre je dois dire qu'elle avait un rythme assez particulier. Hélas, je n'avais pas le temps de lui apprendre à placer sa voix, mais Elvis était tenace et je lui permettais de revenir le lendemain. »
En 1954, Phillips, a demandé à un groupe musical d'être présent à une nouvelle audition afin de soutenir Elvis musicalement : Scotty Moore à la guitare, et Bill Black à la contrebasse. Si Moore est plus ou moins impressionné, Black l’est encore moins. Le 5 juillet, ils sont en studio. Alors que rien de convenable ne sort, et que Phillips, très déçu, s'apprête à fermer le studio, Elvis commence à entamer les premières notes d'une ancienne chanson, That's All Right Mama d'Arthur Crudup. Le célèbre trio Presley-Moore-Black porte le nom « The Blue Moon Boys. En octobre 1954, le batteur D.J. Fontana se joint à Scotty Moore et Bill Black».
Voici le commentaire de Phillips :
« Ce que venait de faire Elvis avec That's All Right me donna immédiatement la chair de poule. Je savais qu'on tenait quelque chose. Ce n'était pas la chanson à proprement parler, mais ce qu'en faisait Elvis, la chanson était à l'origine un blues, Elvis l'a transformée en rock and roll. Je peux vous dire que pour moi c'était un choc. Je décidais qu'il devait l'enregistrer. Ce fut son premier vrai succès à Memphis. »
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